L’objet de la loi de programmation n’est en aucun cas de prévoir par facilité une croissance insoutenable de la dépense en santé, mais de dépenser mieux. En tendance, les dépenses de santé augmentent plus vite que la richesse nationale, en raison de l’évolution démographique mais aussi et surtout en raison de la non-maitrise des pathologies chroniques.
De ce point de vue, la situation de la France est peu enviable avec une espérance de vie en bonne santé inférieure de 5 à 7 ans par rapport à la Scandinavie ou les pays d’Europe du Sud. Pour remédier à cette situation, il apparait nécessaire de sortir d’une régulation comptable de l’ONDAM et d’orienter notre système de santé solidaire vers une politique systématique de prévention et de santé publique.
La loi de programmation vise plusieurs objectifs et en particulier :
La loi de programmation devrait être votée en amont de la prochaine Loi de programmation des finances publiques pour être pleinement prise en compte.
L’atteinte des objectifs et priorités de santé publique fixés pour 5 ans nécessite de fixer un cadre financier pluriannuel sécurisant, des ajustements étant prévus annuellement afin d’adapter les cibles financières aux évolutions.
La loi de programmation devrait ainsi prévoir :
La loi de programmation devrait tenir compte des déterminants de la croissance des dépenses de santé. Ainsi, la loi prévoirait les conditions de révision de ses équilibres, au-delà des taux planchers, par :
La loi devra par ailleurs définir le niveau de ressources nécessaire à l’atteinte de ces objectifs en documentant les effets économiques des objectifs posés.
En premier lieu, une étude fine des conséquences pour les acteurs de santé (investissement et recherche en particulier) du niveau de financement fixé par la Nation dans les LFSS devrait être systématisée. Dans une logique de confiance, elle devrait être construite avec les acteurs concernés.
En second lieu, la loi de programmation devrait engager l’ensemble des acteurs (Gouvernement, Parlement, collectivités, usagers, acteurs de santé) à transformer d’ici à 5 ans les modes de financement pour intégrer pleinement les enjeux de prévention et de pertinence des soins dans les modes de rémunération et de financement de tous les acteurs, pour deux raisons :
Au-delà du financement, la loi de programmation doit définir une méthode et des objectifs crédibles et partagés en réponse aux principaux défis contemporains du système de santé :
-> créant en 2023 deux vrais étages de démocratie sanitaire :
-> déconcentrant dans le même temps, le fonctionnement des ARS, dont le périmètre géographique suppose aujourd’hui d’attribuer aux délégués territoriaux une vraie délégation de pouvoir sous le pilotage du directeur général de l'ARS.
Les ressources humaines en santé constituent un enjeu majeur du système de santé tant sous l’angle démographique (effectifs et répartition) que qualitatif (compétences, missions, statuts, modalités d’exercice, parcours professionnels,seconde partie de carrière…). Si elles revêtent en effet une dimension stratégique en cas de crise sanitaire, la capacité du système de santé à s’appuyer sur des professionnels qualifiés et suffisamment nombreux est également un défi du quotidien pour prendre en charge les patients dans un contexte de forte hausse de la demande en soins, de forte innovation médicale et d’évolution continue des pratiques de soins.
La programmation des ressources humaines en santé doit ainsi intégrer :