L’objectif est de fluidifier le parcours de soins du patient et la coopération entre les différentes structures et acteurs de santé et de permettre au patient d’être un véritable acteur de son parcours et de sa prise en charge.
Afin d’atteindre ce double objectif, la FHF soutient le développement de système d’information territorial (SIT).
La responsabilité populationnelle permet de rassembler l’ensemble des acteurs de la santé, du médico-social et du social d’un territoire, autour de leur objectif commun : la santé et le bien-être des populations. Les acteurs d’un même territoire sont responsables de la santé de la population, ensemble, quel que soit leur statut ou leur mode d’exercice. La multiplication des systèmes d’information (SI) en silos, par entité juridique et par acteur de soin, répond mal aux besoins des professionnels. Et il ne s’agit pas que de problème d’interfaces. Si des spécificités peuvent exister, des convergences sont possibles et même souhaitables. Ces systèmes d’information en appui de projets de responsabilité populationnelle pourraient être mis en œuvre sur des territoires matures.
La FHF porte 5 projets d’expérimentation qui visent à intégrer les informations nécessaires dans une plateforme spécifiquement dédiée, sans intégrer les structures et donc leur SI. La stratégie de groupe public conserve non seulement tout son sens, mais doit s’accélérer pour permettre une intégration facilitée avec la plateforme de responsabilité populationnelle. Des plateformes de ce type existent à l’étranger et il convient d’initier ces travaux sur des territoires qui disposent d’une bonne maturité en termes de SI (organisation, outils, usages, …) et une implication forte des acteurs (hospitaliers, libéraux, MSP, privés, pharmacies, CCAS, etc.).
Les hôpitaux publics se sont fortement impliqués dans la démarche du Ségur du numérique qui vise à déployer l’usage des quatre télé-services prioritaires : MSS, Mon Espace Santé, INS et ProSantéConnect. Mais ces quatre services, même s’ils sont essentiels, ne suffiront pas à répondre à toutes les problématiques et à couvrir tous les champs du parcours de soins des patients.
L’objectif est donc de mailler le territoire afin de faciliter l’échange et le partage de données entre acteurs de santé (établissements de santé publics et privés, professionnels de santé libéraux, secteur médico-social…) et favoriser un SI décloisonné, interopérant et ouvert avec trois enjeux :
L’atteinte de ces objectifs nécessite une stratégie pérenne au niveau national sur les SI des hôpitaux publics sur 5 ans, portée par l’Etat, afin de permettre aux GHT d’être les véritables acteurs de ces transformations.
L’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) et des entrepôts de données de santé (EDS) est un vecteur puissant d’amélioration du parcours de soins. L’accès facilité à la télémédecine (télé-expertise, télésurveillance, téléconsultation…) est également un moyen d’améliorer le parcours de soins du patient. Et l’IA peut y contribuer.
Le système d’information est un levier de performance des organisations, un outil d’amélioration des parcours de soins et un facteur d’attractivité et d’amélioration des conditions de travail.
Pour atteindre cet objectif, il convient de :
Les entrepôts de données représentent un enjeu important et à ce titre font l’objet d’un développement spécifique dans la proposition 17 de la plate-forme. L’enjeu est de bâtir ces entrepôts de manière ouverte et interopérable, en intégrant des données en vie réelle issues d’opérateurs externes (applications, objets connectés ; établissements partenaires, professionnels de santé libéraux…) et de secteurs liés à la santé humaine (données environnementales par exemple). L’objectif est de permettre aux établissements publics de santé de réutiliser de façon secondaire les données de santé pour la recherche, à travers la structuration des entrepôts de données de santé et la création de réseaux de hubs de données de santé.
L’IA constitue un outil d’exploitation de ces données qui peut être utile dans la structuration, la valorisation et l’utilisation de ces entrepôts de données. Afin de valoriser le travail réalisé par les équipes hospitalières et rendre exploitables et disponibles les données de santé anonymisées, un dispositif de financement des centres de données cliniques labellisés au titre des crédits MERRI, et un modèle économique de valorisation de la mise à disposition de ces données, doivent être définis, en lien avec les équipes du Heath Data Hub.
Que ce soit en matière de cybersécurité, d’échanges de données de santé ou de solution industrielle logicielle, l’échelle nationale du marché français peut s’avérer insuffisante et nécessiter la détermination d’une politique à l’échelle européenne.
L’équilibre entre la réactivité, l’évolutivité et l’innovation de solutions développées par des sociétés agiles de petite taille, et la sécurité et la stabilité proposée par des solutions et des fournisseurs à l’échelle européenne, est toutefois un vrai sujet.
Les points de fragilité des fournisseurs nationaux de solutions essentielles aux missions des hôpitaux publics nécessitent de stabiliser un marché à échelle européenne, sans disperser les énergies et les réponses sur un marché trop étroit.
Les questions stratégiques portent sur :
Il s’agit d’un objectif de moyen et long terme afin de mettre en œuvre une interopérabilité industrielle et de normer les échanges.